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Notre Histoire

 

​Des origines à la reconquête occitane

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Pour nous tout commence en 1220 lorsque Cassian de Ginestou, fils puyné du baron Raymond de Ginestou et de Dame Marie de Roquedur, quitte ses terres familiales. Afin d'éviter d'être entraîné dans les luttes fratricides contre les Albigeois qui déchirent le Languedoc et l’écœurent, il embarque à Marseille, préférant aller prendre part aux combats contre les Sarrazins qui tiennent Jérusalem et menacent les royaumes de Terre Sainte. C'est durant la traversée qu'il fait la connaissance et s'amourache de la jeune Simonne, laquelle, avec mère, frères et autres gens de sa famille, doit rejoindre son père, Amaury d'Ibelain, baron installé à St Jean d'Acre.

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Depuis plusieurs années, les croisés sont engagés dans une guerre sans merci contre les troupes musulmanes en Syrie, en Palestine et en Égypte, mais les choses ont tourné à leur désavantage. Cassian, aux côtés du père et des frères de Simonne d'Ibelain, comme des milliers d'autres combattants, sergents et chevaliers, se joint aussitôt débarqué aux Hospitaliers et Templiers qui partent affronter les mahométans pour les repousser très loin vers le Sud. Malheureusement, lors de l'été 1221, devant Mansourah, les chrétiens engagés dans une bataille décisive se retrouvent coincés et piégés par une soudaine crue du Nil et sont défaits. La cinquième croisade est un échec et l’Égypte est abandonnée.

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Replié à St Jean d'Acre le jeune Cassian parvient à retrouver sa damoiselle, Simonne d'Ibelain, qu'il finit par épouser en 1223. Avec elle, il s'installe durablement sur des terres conquises près d'Acre et à l'aide de sa nouvelle famille y fonde alors un petit domaine seigneurial. Durant de longues années il gère ses possessions sans pour autant cesser de se démener avec bravoure et détermination pour repousser Sarrazins et Turcs. Ainsi se crée t'il de profonds liens d'amitié avec l'Ordre des Hospitaliers ainsi que la plupart des barons et chevaliers établis à Acre.

Son épouse, dame Simone Ginestou d'Ibelain, va lui donner trois enfants. Jehan, l'ainé en 1223, lequel entre très tôt au service des Hospitaliers où il fera sa religion et se formera à la médecine. Vient ensuite Alberic en 1225, qui lui, rapidement, va suivre les traces de son père et devenir un combattant hors pair pour être adoubé chevalier lors de sa dix-neuvième année. Il épousera un an plus tard Dame Sovina de Nephim avec laquelle il aura deux fils, Robin et Nadal. En 1227 naît Nanthilde Ginestou d'Ibelain. Elle apprend vite à diriger le domaine familial aux côtés de sa mère et épousera à ses dix-sept ans le chevalier Vicen de Saint Gilles.

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Malgré quelques périodes de paix et de prospérité, les batailles et les expéditions entre chrétiens et musulmans restent une fatalité déterminante pour la reconquête espérée de la Terre Sainte. Et ainsi, petit à petit, le Royaume de Jérusalem retrouve son intégrité, notamment lors de la sixième croisade qui, malgré une grande opposition des seigneurs locaux, fait de l'Empereur Frédéric II le nouveau Roi-Consort en 1229. Les chrétiens se renforcent et leurs rangs grandissent avec les nouveaux arrivants. Dix ans plus tard, les barons francs, normands, allemands, italiens lancent ainsi une autre croisade dans l'espoir de se débarrasser définitivement des forces musulmanes en Terre Sainte.

Le seigneur Cassian est de presque toutes les expéditions. Ainsi, c'est à Dame Simonne qu'incombe la lourde tâche de s'occuper de sa maisonnée et des terres acquises par son époux ou les alliances familiales. À l'aide de la gouvernante dame Anne d'Aemilius, mais également de sa brue et de sa fille, elle parvient à faire fructifier et étendre le vaste domaine. Elles participent aussi aux efforts des Hospitaliers qui soignent blessés, malades et pauvres chrétiens. Jehan le fils aîné joue un rôle important dans cette implication auprès de l'Ordre. De nombreux dignitaires, sergents et servant(e)s des Hospitaliers se lient à la famille Ginestou d'Ibelain et lui sont redevables. C'est durant cette période qu'avec Wolfram dit le Goliard, archer Arménien qui n'a de cesse de combattre les Turcs, plusieurs turcopoles, ces chrétiens orientaux ou arabes, archers montés pour la plupart,  engagés dans la lutte contre les musulmans, tissent également des liens particuliers avec la famille de frère Jehan.

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Malheureusement, sous la pression du sultan d'Égypte au sud et des Turcs au nord, la situation se complique. En 1244 Jérusalem tombe. Les forces franques sont battues lors de la bataille de la Forbie. De nombreux chevaliers y perdent la vie, comme le dernier des frères d'Ibelain d'Acre mais également Vicen, l'époux de Nanthilde qui lui laisse un fils, Loucian. C'est ainsi que le seigneur Cassian se retrouve seul héritier d'un très vaste domaine au nord de St Jean d'Acre. Il s'y retire avec les siens tout en offrant une importante partie des Terres aux Hospitaliers.

Un an plus tard, lors du Concile de Lyon, une nouvelle croisade est prêchée. De nombreux chrétiens s'engagent de nouveau pour la libération de la ville sainte. Mais ils sont insuffisants et la situation en Terre Sainte ne s'arrange pas. En 1247, au sud, Ascalon est prise par les Turcs.

L'année suivante, Louis le neuvième, plus connu sous la désignation de Saint Louis, prend la croix et depuis Aigues-Mortes, le nouveau port qu'il a fait bâtir à cet effet, il embarque avec ses troupes pour la septième croisade. En 1249 les croisés assiègent Damiette. Les Turcs abandonnent la ville. C'est lors de cette fuite qu'Alsan de Trébizonde, jeune archer Georgien enrôlé de force par les Turcs alors qu'il était enfant, parvient à leur échapper et offre ses services aux troupes Hospitalières. Sous le commandement de Jehan et de Wolfram il est aussitôt intégré au corps des turcopoles.

 

Cette année-là, Cassian et Simonne apprennent à leur grand désarroi l'étendue des tourments subis par les terres du Languedoc et des déchirements de leurs familles occitanes lors des croisades contre les Cathares. Les deux frères de Cassian, Pons et Bérenger, y ont trouvé la mort ainsi que nombre des leurs. Seules deux nièces, Améline et Laurena, filles de Bérenger ont, elles, pu trouver refuge dans l'un des Châteaux familiaux où l'oncle de leur mère, Jacques de Roquedur, parvenant à résister avec les siens aux appétits des barons venus de France ou de ceux mandés par le pape, n'a pas hésité à les accueillir et à les protéger.

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En Terre Sainte la situation est confuse. Louis IX (Saint Louis) et son armée repoussent les musulmans jusqu'en Égypte, en direction du Caire. Mais en 1249 à Mansourah leur progression est stoppée. L'armée chrétienne se croit victorieuse mais la prise de la ville fortifiée est un piège. Les troupes qui y entrent sont massacrées, seuls quelques Templiers parviennent à en ressortir. Les pertes sont lourdes et les maladies font des ravages. C'est lors de cette bataille qu'Amastan ibn Sahmtargui, un étrange guerrier Cheli sauvant un prieur Hospitalier, rejoint à son tour les turcopoles de Wolfram et devient rapidement son second dans la lutte contre les Égyptiens. En 1250 les croisés, épuisés et mal en point, préfèrent se retirer. Malheureusement ils sont rattrapés par l'armée ennemie qui les bat à Fariskur et capturent le Roi des Francs ainsi que la moitié de l'armée chrétienne.

C'est lors de cette terrible bataille que meurt le seigneur Cassian Ginestou d'Ibelain. Son fils Alberic, aidé de combattants Hospitaliers ainsi que de quelques sergents, fantassins et autres turcopoles ou chevaliers survivants parviennent à se dégager et après un difficile périple finissent par rejoindre St Jean d'Acre. La résistance face aux mamelouks enthousiastes s'y est efficacement organisée aux côtés de la Reine Marguerite et des quelques milliers nouveaux combattants chrétiens venus en renfort grâce à la croisade dite des pastoureaux.

Un peu plus tard Saint Louis, ses frères, le Commandeur des Hospitaliers et nombre de captifs francs sont libérés au prix d'une énorme rançon et de l'abandon de Damiette. Durant quelques années les croisés se contentent de faire des pèlerinages et de tenir les musulmans à distance.

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En 1254 Saint Louis décide de rentrer en France après le décès de sa mère la Régente. Dame Simonne Ginestou d'Ibelain, pressentant la mauvaise tournure des évènements à venir et inquiète pour l'avenir des siens en Terre Sainte comme en Languedoc, décide alors d'imiter le Roi Français et, rassemblant autour d'elle tous les membres de sa famille et ses gens, profite de quelques navires affrétés par l'Ordre des Hospitaliers pour rentrer et débarquer à Aigues-Mortes. C'est là qu'elle réalise combien les différentes branches de sa maisonnée comme celle de son époux défunt ont été mises à mal.

Début 1255, soutenue en cela par ses fils Jehan et Alberic ainsi que quelques turcopoles à qui elle promet terre et demeure et d'autres proches revenus de Terre Sainte, elle décide de partir aider les deux nièces de son époux à préserver et reprendre en main le domaine de Roquedur afin de le transformer en refuge pour elle et tous les siens. Ayant pu récupérer la fortune de son époux et de ses terres vendues à St Jean d'Acre, elle informe l'intendant du domaine en question de ses intentions et organise aussitôt la mise en place d'un train de charrois lourdement chargés en équipements divers, mobilier mais aussi vivres et matériaux de bâti pour partir en direction des Cévennes à la tête d'une trentaine d'âmes, jeunes et moins jeunes, venues de différents horizons mais unies et confiantes en l'avenir.

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C'est au mois de juin de la même année, que Jacques de Roquedur, ayant accepté sans condition la venue de cette nouvelle famille, imité en cela par Dames Améline et Laurena de Ginestou, accueille avec soulagement et enthousiasme les nouveaux arrivants et leur impressionnant convoi. Les habitants du hameau et des demeures rattachés au château sont encore adeptes des croyances cathares et se méfient d'abord des nouveaux venus. C'est grâce à Brilheta Cazalet, soeur et prédicatrice cathare, qui a échappé aux persécutions en même temps que les deux dames de Ginestou et qui vit depuis parmi les petites gens du lieu, que ces derniers, finalement rassurés par la présence puissante et fortunée mais tolérante de la famille Ginestou d'Ibelain acceptent l'autorité de la nouvelle châtelaine et des siens. Soeur Brilheta se lie rapidement d'amitié avec les arrivants venus d'Orient. Le domaine, les terres et le château sont efficacement repris en main et fortifiés par les efforts associés de tous.

 

Aidée en cela par sa nourrice et conseillère Anne d'Aemilius, qui se lie à Jacques de Roquedur et retrouve toutes ses habitudes de gouvernante, Dame Simonne continue de rappeler et de réunir auprès d'elle les proches isolés après trois décennies de conflits et de croisades sanglantes, comme avec ses cousines et nièces d'Ibelain, Laudine et Garsinde, venues de France et dont les époux sont décédés lors de sanglants combats contre l'Anglois quelques années plus tôt. Le seigneur Alberic, avec ses fils, neveux et turcopoles, parvient à organiser durablement la défense des lieux en rassemblant chevaliers et hommes d'armes qu'il forme et entraîne lui-même. Les terres occitanes de Roquedur retrouvent paix, sécurité et indépendance. L'on parvient même à chasser écorcheurs et routiers de la région. Le chapelain et médecin frère Jehan y installe une chapelle et un lazaret où l'on prend soin des habitants du lieu mais aussi des gens de passage. Il est aidé par Soeur Brilheta qui prêche en musique et enchante tous les résidents de la maisonnée. Les nouveaux venus, surtout les combattants, se lient avec le forgeron du lieu, Conan Degranolha, ancien mercenaire des armées toulousaines, dont tous apprécient le savoir faire et qui aux côtés de Jacques et du jeune Galhard, qu'on pense être son fils, a lutté pendant plus d'une décennie pour préserver le bon état mais aussi la liberté et la protection de toutes les âmes de la châtellenie de Roquedur.

 

C'est donc ainsi qu'au printemps 1256, après avoir reconquis avec succès l'ensemble de ce domaine étalé aux pieds des roches et des forêts Cévennoles, les membres des familles Ginestou d'Ibelain et Roquedur ainsi que leurs proches et ami(e)s se sont associés pour former et installer au coeur du Château de Roquedur, la troupe des Chevaliers des Terres d'Occitanie sous le commandement de Dame Simonne et du Chevalier Albéric !

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